Fonds actifs vs ETF : qui a été le gagnant en termes de flux en 2021 ?

2 février 2022

Les investisseurs ont-ils privilégié la gestion active ou les ETF en 2021 ? Ont-ils préféré la gestion active ou les ETF pour investir dans des fonds durables ? Qu’en est-il des flux vers les fonds traditionnels ?

Une analyse régulière et optimale de tous les flux de gestion active et passive en Europe, réalisée à partir de la base de données propriétaire de BSD Investing* et des données de Morningstar permet de répondre à ces questions. Un nouveau regard dans le monde de la gestion de portefeuille.

Que faut-il retenir des flux au quatrième trimestre 2021 ?

Les flux du quatrième trimestre 2021 ont été à nouveau en baisse par rapport au trimestre précédent dans un contexte plus volatil. Les flux totaux ont diminué de 12 % par rapport au troisième trimestre. Les flux vers les fonds d’actions (actifs et ETF) ont légèrement augmenté, de 7% par rapport au troisième trimestre 2021 pour s’établir à 65 milliards d’euros. Les flux vers les fonds obligataires ont baissé de 32% sur le trimestre, suite à l’annonce en novembre de la réduction du programme d’achat de la FED et aux anticipations de hausses de taux.

Au quatrième trimestre de 2021, y avait-il des différences entre les classes d’actifs ?

Les investisseurs sont restés prudents alors que les craintes d’inflation et les anticipations de hausses de taux augmentaient. Les flux vers les fonds d’actions actifs sont demeurés à 39 milliards d’euros, leur plus bas niveau de l’année. Les flux vers les fonds passifs obligataires ont atteint leur plus bas niveau de l’année à 55 milliards d’euros. Les flux de fonds actifs ont diminué de 18 %, tandis que les flux passifs ont augmenté de 7 %. Ce sont les fonds durables qui continuent d’être favorisés par les investisseurs. Les flux vers ces fonds ont augmenté de 16 % au cours du trimestre. Ils représentaient 70 % des flux totaux contre 58 % en moyenne sur l’année.

Et qu’en est-il des flux sur l’ensemble de l’année 2021 ?

2021 a été une année record en Europe pour la collecte soutenue par des fondamentaux solides, malgré les incertitudes sur l’évolution de l’inflation et des taux d’intérêt. Au total, les flux ont plus que doublé par rapport à 2020 et atteignent 819 milliards d’euros, soit 8% de plus que le précédent record de 2017. Les fonds d’actions ont capté 45 % de la collecte. Les flux vers ces fonds ont affiché une hausse de 75 % par rapport à 2020. La bonne performance des flux a concerné également les fonds obligataires, dont les flux ont augmenté de 58% par rapport à 2020.

Les fonds actifs ont capté la majorité des flux en 2021

En 2021, les flux de fonds actifs en Europe ont été multipliés par 2,5 par rapport à 2020 pour atteindre 613 milliards d’euros. La collecte a été soutenue par la bonne performance des marchés financiers, malgré l’augmentation de la volatilité en fin d’année.

  • Sur les marchés actions, les fonds actifs restent les grands gagnants en Europe : 248 milliards d’euros collectés, soit 66% des flux vers les fonds actions.
  • Sur les marchés obligataires, les flux vers les fonds actifs sont en hausse de 71% par rapport à 2020 pour atteindre 192 milliards d’euros, soit 75% du total des flux obligataires

Les flux vers les ETF en 2021 ont été supérieurs à ceux de l’ensemble de 2020

  • Sur les marchés actions, avec 123 milliards d’euros de flux pour la gestion passive, 2021 a dépassé 2020 (93 milliards d’euros) ainsi que le record de 2017 (112 milliards d’euros).
  • Sur les marchés obligataires, les flux de gestion passive sont restés solides à 80 milliards d’euros, soit 33% de plus qu’en 2020.

Les flux durables ont continué d’augmenter fortement, la majorité de ces flux allant aux fonds actifs.

Sur l’ensemble de l’année, les flux durables ont affiché une augmentation de 59 % par rapport à ceux de 2020 pour atteindre 476 milliards d’euros. Plus de la moitié des flux vers les fonds mutuels européens ont été vers les fonds durables. La recherche de sens et d’impact, notamment dans le contexte de la lutte contre le réchauffement climatique, ainsi que la prise de conscience de la nécessité de prendre en compte un plus large éventail de risques à long terme dans la construction de portefeuilles suite à la crise de la Covid-19, a poussé les investisseurs vers des actifs durables. La gestion active a collecté 356 milliards d’euros, soit plus de 75 % de ces flux durables.

La croissance des flux en 2021 a concerné également les fonds traditionnels

Outre la croissance des flux durables, les flux vers les fonds actifs traditionnels (à l’exclusion des fonds durables) ont également connu un fort rebond soutenu par le niveau élevé de liquidité sur les marchés et la recherche de flexibilité dans un environnement post-pandémique en mutation. Les investisseurs sont attirés par la flexibilité des gestionnaires actifs pour s’adapter aux changements associés à cette nouvelle situation et pour sélectionner les meilleures entreprises tout en évitant les pires. La collecte dans ce segment ont atteint 257 milliards d’euros en 2021, contre 58 milliards d’euros en 2020.

La part des fonds durables dans les ETF a continué de croître

Les flux vers les ETF durables ont également été très forts, avec 120 milliards d’euros en 2021. Ils ont atteint un record historique, deux fois plus élevé qu’en 2020.

Les investissements durables représentent une part croissante des investissements en ETF : 75 % des flux d’ETF actions et 35 % des flux d’ETF obligataires augmentent respectivement par rapport à 2020 +92 % et +155 %. L’offre d’ETF durables est en constante expansion, en particulier sur le front des titres à revenu fixe. L’investissement passif est leader sur le front de l’innovation pour les investissements durables, avec de nouveaux indices ciblant la décarbonisation ou le changement climatique qui peuvent influencer considérablement les entreprises à s’aligner sur les principes de durabilité.

Quoi retenir des flux de 2021 pour améliorer la construction de portefeuille ?

L’étude des flux de 2021 en Europe révèle que les flux ont considérablement augmenté à la fois vers les fonds actifs et passifs dans l’ère post pandémique grâce à la poursuite de la politique monétaire très accommodante. La recherche d’investissements durables et de flexibilité dans un environnement en mutation a permis un fort rebond de la gestion active après de nombreuses années difficiles. De leur côté, les fonds passifs ont continué à connaître une forte croissance. L’environnement actuel a permis de remettre en évidence le rôle différenciant de chaque style d’investissement pour construire des portefeuilles optimaux et surperformer.

*Sources : données BSD Investing et Morningstar au 31/12/2021.

Marlene Hassine Konqui