Les investisseurs ont-ils favorisé la gestion active ou les ETF pour investir dans les marchés baissiers ? Ont-ils changé leur préférence entre gestion active et ETF en ce début d’année 2022 pour investir dans les fonds durables ? Quoi retenir de ces flux pour améliorer la construction de portefeuille ?
Qu’on fait les investisseurs en janvier 2022 ?
Les flux en janvier 2022 sont en baisse par rapport au mois précédent dans un contexte plus volatil où à la fois les marchés actions et obligataires se sont affichés en repli. Les flux totaux ont atteint 41.3 milliards d’euros, soit une baisse de 33 % par rapport à décembre 2021. C’est le chiffre mensuel le plus bas sur 1 an. Toutefois, ceci masque une situation hétérogène. Les flux vers les fonds d’actions (actifs et ETF) ont fortement augmenté, de 70 % par rapport à décembre 2021 pour s’établir à 36.3 milliards d’euros alors même que les marchés financiers des pays développés ont baissé. Ces flux vers les fonds actions représentent 88 % des flux totaux. Concernant l’obligataire, pour la première fois depuis mars 2020, les fonds de ce segment ont vu des sorties nettes : -4.8 milliards d’euros en janvier, impactés à la fois par la hausse des taux et celle des spreads.
Les fonds passifs ont capté la majorité des flux en ce début 2022
Avec 36.2 milliards d’euros d’entrées, les fonds passifs (ETF ou fonds mutuels) remportent 88 % de la collecte en Europe sur janvier.
- Sur les marchés actions, les fonds passifs ont été les grands gagnants en Europe : 32 milliards d’euros collectés, soit 88 % des flux vers les fonds actions. C’est le plus haut niveau de collecte atteint sur un an. À noter la bonne performance des flux vers les fonds indiciels : plus d’un tiers des flux passifs s’est dirigé vers les fonds indiciels contre 25% en moyenne sur un an. Les flux vers les fonds sur les marchés développés ont plus que doublé à 19.3 milliards d’euros. Les flux vers les fonds globaux sont aussi plus de deux fois supérieurs à la moyenne mensuelle de 2021 à 4.9 milliards d’euros. Les flux vers les fonds émergents ont atteint un record historique à €7.7 milliards d’euros, 60 % au-dessus du précédent record de novembre 2020.
- Sur les marchés obligataires, les flux vers les fonds passifs sont demeurés positifs à 3.6 milliards d’euros mais en forte baisse par rapport au mois de décembre (-63 %) Sur ce segment, les flux vers la dette des pays développés et la dette globale a fortement diminué. Parmi les fonds de dette des pays développés, les fonds sur la dette d’état américaine ont été les plus impactés enregistrant de la décollecte, suivis par le segment high-yield. La collecte sur la dette d’entreprise diminue, mais reste quant à elle positive. Le segment de la dette d’état européenne continue de collecter.
Les flux vers les fonds actifs en janvier 2022 sont en forte baisse
- Sur les marchés actions, avec 4.4 milliards d’euros de flux pour la gestion active, les flux ont été en baisse de 67 % par rapport à décembre 2021. C’est le plus faible niveau sur un an. Les flux vers les fonds des pays développés et globaux ont nettement diminué mais ne sont pas passés négatifs. Il est intéressant de constater la diminution des sorties sur les marchés émergents dont les fonds ne décollectent presque plus contre 1.3 milliards en moyenne de sorties mensuelles sur le dernier trimestre de 2021.
- Sur les marchés obligataires, les flux vers la gestion active sont en net repli avec 8.7 milliards d’euros de décollecte. C’est la première décollecte depuis mars 2020. Les flux sont en fort recul vers l’ensemble des catégories, dette des pays développés des pays émergents et dette globale. Toutefois, il est intéressant de constater que deux catégories collectent au-dessus de leur moyenne historique (1 an et 5 ans), la dette d’état européenne ainsi que la dette d’entreprise.
Les flux durables ont continué d’augmenter fortement, la majorité de ces flux continuant d’aller vers les fonds actifs.
En janvier 2022, les flux durables affichent une baisse de 28 % par rapport à ceux de décembre 2021 légèrement inférieure à celle du marché pour atteindre 30.4 milliards d’euros. Plus des trois-quarts des flux des fonds mutuels européens ont été vers les fonds durables, ce qui s’inscrit dans un mouvement de long terme. La gestion active a collecté 19.7 milliards d’euros, soit 65 % de ces flux durables. Sur les actions, les flux vers les fonds passifs sont légèrement supérieurs à ceux vers les fonds actifs avec respectivement 8.9 milliards d’euros contre 8 milliards. Sur les obligations, les fonds actifs l’emportent plus largement sur les fonds passifs avec respectivement 5 milliards d’euros contre 2 milliards.
Quoi retenir pour améliorer la construction de portefeuille ?
L’étude des flux en Europe en ce mois de janvier, nous démontre une nouvelle fois le rôle différenciant de chaque style de gestion en fonction des phases de marchés. Dans cette phase de marché chahutée, les ETF permettant de se positionner tactiquement ont été largement plébiscités que ce soit sur les pays développés pour ne pas rester à l’écart du marché ou sur les marchés émergents si la hausse devait se confirmer. La poursuite des flux vers les fonds durables majoritairement vers les fonds actifs démontre que pour leur part les fonds actifs sont privilégiés pour la rotation plus structurelle vers des portefeuilles durables.
*Sources : BSD Investing & Morningstar. Données au 31/01/2022.
Marlene Hassine Konqui
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